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Libération

Peugeot négocie les 35 heures en solo

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Le groupe entame les négociations, sans Renault.
publié le 11 septembre 1998 à 11h38

Chez Peugeot-Citroën, la rentrée est résolument sociale. Ce matin, à 10 heures, les délégués syndicaux du constructeur automobile sont convoqués par la direction du groupe. Officiellement pour entendre une «information de la direction». En fait, le patron, Jean-Martin Folz, devrait donner le coup d'envoi d'un processus de négociation sur les 35 heures. 94 000 salariés (usines de production et bureaux d'études) du groupe seraient concernés. Hier, dans les Echos, le successeur de Jacques Calvet avait livré sa philosophie d'une négociation sur la réduction du temps de travail: celle-ci «ne peut pas être examinée de façon isolée. Il faudra prendre en compte l'évolution de l'emploi dans l'automobile, la productivité, la pyramide des âges, l'adaptation de la charge à la demande». En clair, la négociation risque d'être délicate et les demandes de compensation de la direction en matière de flexibilité élevées.

En agissant en «solo», Jean-Martin Folz prend acte qu'il n'y aura pas de grand accord automobile permettant de résoudre le problème aigu de pyramide des âges posé aux deux constructeurs automobiles. La moyenne d'âge est en effet proche des 45 ans chez PSA comme chez Renault. En 1996, Louis Schweitzer (Renault) et Jacques Calvet avaient demandé le départ de 39 000 salariés âgés de 50 ans et plus. Alain Juppé avait reculé devant la facture, astronomique pour les finances publiques. Chez Martine Aubry, on confirme d'ailleurs volontiers qu'on ne souhaite pas différencier les problè