Martine Aubry s'énerve contre les entreprises chasseuses de primes
qui font monter les enchères entre les villes européennes désireuses de les héberger. Surtout quand cela se passe sur ses terres d'élections: le Nord. La ministre a annoncé hier qu'elle avait demandé au commissaire européen à la concurrence, Karel Van Miert, d'ouvrir une enquête sur les conditions d'implantation du centre logistique européen de Reebok à Rotterdam. Plusieurs villes européennes, dont Lille, étaient en lice pour accueillir ce projet: 250 emplois et un investissement de 360 millions de francs" C'est Rotterdam qui a gagné, mais dans des conditions pas très licites, selon la ministre. Se basant sur des documents confidentiels tombés entre ses mains, Martine Aubry indique que l'aide de Rotterdam excède les plafonds fixés par Bruxelles: pas plus de 5% du montant de l'investissement pour les villes situées en zone non prioritaires. «Rotterdam a dépassé les 20%», indique-t-on à la mairie de Lille.
«Tous les accords conclus avec Rotterdam sont publics et ne comportent pas d'irrégularités», s'étonne Nell Stevens, l'avocat de Reebok. Les aides de Rotterdam n'étaient pas les meilleures, mais la ville offrait d'autres atouts un terrain près du port, une main-d'oeuvre anglophone explique-t-il. «Evidemment, les aides ne sont qu'un facteur parmi d'autres, mais il n'est pas négligeable», réplique la mairie de Lille. Et surtout, la ministre voulait «envoyer un signe aux entreprises nomades qui chassent les