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Libération

Brésil: les ratés de la réal politique. Confronté à la crise, Rio remonte les taux d'intérêt à 49,74%.

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publié le 12 septembre 1998 à 11h40

Rio de Janeiro, correspondance.

«La Bourse s'écroule, les dollars s'enfuient». «Les taux d'intérêt à 49,74%»" Dans les kiosques de l'avenue Rio Branco, au coeur de Rio, les unes alarmistes des journaux économiques de ce vendredi n'attiraient guère les chalands. Les rues du centre-ville, tapissées d'affiches électorales à trois semaines des élections générales (législatives, présidentielle et des gouverneurs d'Etat), semblent ignorer la crise. Dans le bâtiment flambant neuf de la Bourse, les couloirs sont vides, la criée est calme et l'ambiance plutôt nonchalante. «Le pays n'a pas disparu, commente Artur Dias Feroni, de la société de Bourse Censo. Ce que l'on a vu hier, c'est une attaque spéculative, une ruée sur le dollar, mais le gouvernement a réagi en redressant les taux et aujourd'hui la Bourse a déjà repris 7%. Les actions sont très bon marché. C'est le moment d'investir.»

Une tornade financière s'est pourtant bel et bien abattue jeudi sur les deux grandes places de l'Amérique latine: à Rio et à São Paulo, les Bourses ont chuté respectivement de 15,98% et 15,83%! La plus forte dégringolade depuis 1990. 2 milliards de dollars ont détalé du pays. Le marché noir du billet vert a accusé une hausse de 7,4% en quelques heures. Pour tenter de stopper l'hémorragie de capitaux étrangers, la banque centrale a donc décidé d'augmenter ses taux à un niveau inédit dans le pays: 49,74%!

Depuis l'annonce du moratoire sur la dette de Moscou, le 17 août, les Bourses brésiliennes ont perdu