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Libération

Le porc cherche son salut. Pour les syndicats, les mesures d'aide du ministre de l'Agriculture ne devraient pas suffire à juguler la crise.

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publié le 12 septembre 1998 à 10h51

Saint-Brieuc et Quimper, envoyée spéciale.

Les paysans bretons de gauche sont plutôt pour, ceux de droite, plutôt contre. Hier, les réactions des agriculteurs finistériens aux propositions de Louis Le Pensec, ministre de l'Agriculture, pour venir en aide aux producteurs de porc en difficulté suite à la chute des cours n'ont pas dérogé à la logique. La confédération paysanne Ouest, qui déclare regrouper 40 à 50% des éleveurs porcins du département, estimait que «les propositions de Louis Le Pensec vont dans le bon sens pour la plupart», la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et le CDJA (centre départemental des jeunes agriculteurs) les jugeaient, eux, «nettement insuffisantes».

«Ce sont des mesurettes», a déclaré Jeff Trébaol, président de la section porcine de la FDSEA, au sortir de la préfecture de Quimper où il avait rencontré le ministre. Avant d'ajouter: «Nous avons été floués. Nous allons sortir bientôt encore si d'autres mesures conséquentes ne sont pas prises. Les collègues des autres départements vont réagir. Les Côtes-d'Armor vont sortir ce soir.» Dans la bouche d'un représentant syndical des agriculteurs, sortir veut dire manifester, voire casser.

Pas de casse. Jusque-là, les réactions des agriculteurs sont plutôt mesurées. A part un Carrefour briochin un peu amoché, aucune déprédation n'est à déplorer dans la région. Jeudi, pourtant, on a craint le pire. Au marché du cadran de Plérin, où se fixe le prix du cochon français, le cours