Ça n'est pas si fréquent. Jean-Claude Jolain, le PDG des Mutuelles
du Mans, dont la quasi-totalité des salariés, syndicats et cadres supérieurs compris, réclamaient bruyamment la démission (Libération du 3/09/1998), a fini par jeter l'éponge. Réunis hier, les deux conseils d'administration du groupe ont pris acte de «son souhait de reprendre sa liberté», a indiqué un communiqué. C'est donc une commission composée de six administrateurs, désignés par les deux conseils d'administration du groupe, qui est désormais chargée de rechercher un nouveau président, en dehors de l'entreprise. Une première. L'ancien directeur financier de la ville de Paris, nommé PDG du dixième groupe d'assurances français par Jacques Chirac il y a douze ans, avant que les Mutuelles ne soient privatisées, est chargé de gérer les affaires courantes jusqu'à la fin du mois. «Sa décision a été dictée par le souci de sauver son entreprise, pour sortir d'une situation passionnelle et permettre au groupe de repartir sur un bon pied», indiquait-on hier dans son entourage.
Côté syndical, on crie victoire. «Nous ne pouvons que nous réjouir de ces décisions», assure la CFDT, qui salue «une première dans le monde de l'assurance» et rappelle qu'elle «a contribué très largement à cette prise de position, tant dans sa démarche que dans son vote».
Cette démission met un terme à un bras de fer entamé cet été, alors que nombre de salariés étaient encore en vacances. Le 28 août, le comité exécutif, directeur général en tête