Après avoir beaucoup grogné, le patronat s'y met. Dans la plupart
des branches, les discussions sur les 35 heures sont à l'ordre du jour. La métallurgie et le sucre ont ouvert la voie (lire encadré), et cette semaine, le BTP, la grande distribution et la chimie organisent leur première réunion. Même les secteurs les plus réfractaires semblent s'y résoudre. «La loi existe, on est bien obligé de faire avec», entend-on ici et là, y compris chez ceux qui clamaient hier qu'«ils n'iraient pas». Forcément, l'échéance se rapproche (1er janvier 2000) et il devient difficile, voire dangereux, de camper sur des positions de principe.
C'est l'analyse que faisait la semaine dernière Robert Buguet, le président de la Capeb, Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment: «On n'y échappera plus, autant faire en sorte que nos entreprises disposent d'un cadre pour y aller dans les meilleures conditions.» Le cadre qu'il souhaite, lui, ne colle pas tout à fait avec celui dont rêve le gouvernement. Mais c'est bien là aussi l'intérêt de négocier aujourd'hui. «Plus on se positionne tôt dans le processus, plus on a de chance de peser sur le contenu de la seconde loi» (qui doit être votée en 1999 et fixer les modalités pratiques des 35 heures), pense Robert Buguet, qui souhaite obtenir des facilités pour les artisans du bâtiment. L'UIMM (métallurgie), la branche la plus ultra-contre, n'avait-elle pas dégainé la première, aussi pour influencer la rédaction du texte final? Les br