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Libération
Interview

Employés saisonniers à l'année. Groupements d'employeurs contre la précarité. Le directeur de l'un deux défend un système qui protège le salarié.

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publié le 14 septembre 1998 à 9h26

Comment éviter que les saisonniers ne passent leur vie à courir les

contrats alors que l'activité agricole est irrémédiablement soumise aux lois des saisons? Le groupement d'employeurs ­ association d'entreprises qui se partagent les services d'un ou plusieurs salariés­ est une solution qui s'est bien développée ces dernières années. En 1993, on en recensait 498. Fin 1997, ils étaient 1964. De taille relativement petite, ils n'emploient que 7122 salariés. Bernard Saint-Pé est directeur d'un des plus importants groupements du secteur, créé en 1994 dans le Gers. Plus de 100 employés tournent dans 126 entreprises de la région (exploitations, coopératives, conserveries). Pourquoi le groupement d'employeurs est une solution vraiment adaptée aux saisonniers agricoles?

On répond à la fois aux attentes des salariés et des entreprises. Aux uns, on offre un emploi stable avec des garanties de salaire, une couverture sociale et une évolution de carrière. Les employeurs, eux, bénéficient d'une main d'oeuvre fidélisée et formée. Les entreprises, qui ont recours à des saisonniers, ont de plus en plus de mal à trouver une main d'oeuvre disponible localement et qui soit qualifiée. Ce qui pose problème quand on veut instaurer, notamment, une démarche qualité. Avec la mise en complémentarité des besoins, nous fidélisons du personnel et nous pouvons ainsi investir dans la formation. Comment cette organisation de travail s'est-elle implantée dans le monde agricole?

Ça s'est mis relativement bie