Les craquements financiers en Amérique latine inquiètent désormais
sérieusement Washington. A la veille du week-end, le secrétaire américain au Trésor, Robert Rubin, a téléphoné au président brésilien, Fernando Cardoso, pour «discuter des récents développements sur les marchés financiers mondiaux». Après un jour de panique sur les Bourses brésiliennes, la Banque centrale du Brésil a porté jeudi soir de 29% à 49,75% son taux d'intervention afin de tenter d'enrayer la fuite des capitaux estimée à 1 milliard de dollars par jour depuis une semaine. Les réserves du Brésil en devises étrangères fortes sont tombées de 69 milliards de dollars à la fin juillet à 52 milliards de dollars jeudi. Contact étroit. Après un effondrement de 15,8%, jeudi, le principal indicateur de tendance, le Bovespa, de la Bourse des valeurs de São Paulo a regagné plus de 13% vendredi. Robert Rubin, qui dans un communiqué a rendu publique l'existence de ce coup de fil, appelle le Brésil à «poursuivre sur la voie des réformes» et précise que le Trésor américain restera en contact étroit avec les responsables brésiliens au cours des prochaines semaines.
Dans le même esprit, le Fonds monétaire international (FMI), dont les Etats-Unis sont le principal actionnaire, est prêt à renforcer son soutien financier aux pays d'Amérique latine si cela est nécessaire: c'est ce qu'a indiqué vendredi Michel Camdessus. «Les fuites de capitaux et les primes de risques massives qui ont affecté à différents degrés la plupart