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Libération

35 heures: la métallurgie inspire le bâtiment.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h38

Les patrons du bâtiment et des travaux publics n'ont pas déçu. Pour

leur première rencontre hier avec les syndicats sur les 35 heures, ils ont mis sur la table des négociations un projet digne de leurs camarades de la métallurgie: flexibilité extrême sans création d'emplois. Ils parlent bien de réduction du temps de travail (RTT), mais le contingent d'heures supplémentaires explose, rendant théorique le passage aux 35 heures et vidant la loi Aubry de sa substance. Certes, tout le monde s'attendait à ce genre de propositions. Ennemie déclarée des 35 heures, la Fédération française du bâtiment (FFB) ne s'était pas cachée que l'accord UIMM (métallurgie) était une «référence». Et sa logique est la suivante: «Le premier moyen pour rendre applicables les 35 heures, c'est la modulation du temps de travail afin de faire face aux contraintes du BTP: les clients et les saisons.» Mais hier, le patronat du bâtiment (1,1 million de salariés) a poussé le bouchon très loin: les heures supplémentaires passeraient de 130 heures à 220 heures (contre 180 chez les métallurgistes), la semaine pourrait aller jusqu'à six jours de travail, remettant ainsi en cause les deux jours de repos consécutifs, la modulation horaire hebdomadaire irait de 0 à 48 heures sans majoration pour les heures supplémentaires et la formation professionnelle ne serait plus comptée dans le temps de travail. Pour les cadres, la RTT ne serait que de cinq jours par an (le nombre de jours travaillés diminuant de 227 à 222).

Da