Blackpool, envoyé spécial.
Pour les syndicats britanniques, le congrès de Blackpool est celui de la consolidation. Le TUC (Trade-Unions Congress), qui fédère l'ensemble des grandes organisations du pays, attend donc du Premier ministre qu'il rompe définitivement avec la politique antisyndicale des conservateurs. Un pas a déjà été franchi par le gouvernement: après avoir publié un livre blanc sur la reconnaissance syndicale dans l'entreprise, il s'apprête désormais à déposer un projet de loi au Parlement. Car aujourd'hui, en Angleterre, berceau du syndicalisme, aucune loi n'oblige un chef d'entreprise à reconnaître l'existence d'un syndicat dans ses murs quand bien même la majorité de ses salariés y seraient affiliés. Les patrons anglais ne connaissent ni délégués syndicaux, ni représentant du personnel, ni comité d'entreprise. «Un code du travail comme il existe en France nous fait parfois un peu rêver», reconnaît Tom Jenkins, responsable du secteur européen du TUC. Révolution. La législation sociale oblige uniquement les chefs d'entreprise à consulter les salariés sur les questions d'hygiène et de sécurité. «Certaines entreprises acceptent le fait syndical, et dans ce cas les salariés peuvent désigner un représentant. Mais il ne pourra disposer d'une délégation d'heures pour remplir son activité que si le patron la lui accorde. Et quand le patron refuse l'existence même du syndicat, il n'y a rien à faire», ajoute Tom Jenkins. Le TUC attend donc la loi promise sur la reco