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Libération

Chargeurs subit le «krach chinois». Recul des importations textiles en Asie.

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publié le 17 septembre 1998 à 9h47

Le groupe Chargeurs boit le jus amer de la crise asiatique: la

contraction de la demande dans la zone Asie-Pacifique lui a coûté, au premier semestre 1998, 9% de son chiffre d'affaires mondial. Et pour cause, l'Asie représente, grosso modo 35% du marché de la laine, point fort du groupe. Chargeurs a donc perdu, dans cette branche, 355 millions de francs de chiffre d'affaires par rapport au premier trimestre de l'année 1997. Eduardo Malone, le PDG du groupe, égrène les chiffres: «Sur la Chine, nous avons perdu 161 millions de francs de chiffres d'affaires, soit 60%; sur la Corée, 100 millions de francs, soit 75%; sur le Japon, 41 millions, soit 50%"» En plus, le manque de clients a entraîné la guerre des prix: «Avant même de vous demander ce que vous avez à vendre, on vous demande vos tarifs», se lamente le PDG. Pour bien faire sentir l'ampleur de la crise, Eduardo Malone montre la courbe des prix de la laine en Australie, premier producteur au monde: le kilo a baissé de 20%!

Mais ce qui l'inquiète le plus, c'est le «krach chinois». «Jusqu'en avril, la consommation des Chinois s'était à peu près tenue. Début mai, la demande interne chinoise a chuté brutalement.» Et ne s'est pas remise, car, depuis lors, les importations chinoises de laine ont reculé de 39%. La faute au gouvernement chinois, explique Eduardo Malone: «Pékin désirait absolument réussir ses réformes en trois ans. Cela a créé une contraction de la demande privée.» La laine n'est pas le seul produit à en souffrir: «