En annonçant hier que les résultats d'Alcatel pour 1998 ne seraient
pas aussi bons que prévu, le PDG du champion français des télécoms, Serge Tchuruk, savait-il qu'il déclencherait une telle tornade en Bourse? Plus d'un tiers de la valeur boursière de son groupe (38,08% exactement) s'est évaporé en quelques heures, entraînant dans sa dégringolade des valeurs supposées proches comme Schneider, Lagardère, GEC à Londres, Siemens à Francfort, Ericsson à Stockholm, Nokia à Helsinki, puis l'ensemble de la place de Paris: avec une chute de 5,47% pour l'indice CAC 40, Paris a connu là sa plus forte glissade en un jour depuis l'été 1991! (lire ci-contre).
Surprise et indignation. Serge Tchuruk a pris les milieux boursiers par surprise. Et ces messieurs dames ont une sainte horreur de ça. Pensez: Alcatel, la «chérie» des analystes, la valeur de «fonds de portefeuille», la reine des françaises «high-tech» sans cesse recommandée à l'achat, la veille encore sixième capitalisation boursière de la place de Paris, se trouve soudain obligée d'en rabattre! Toute la matinée, le titre a été impossible à coter. Il aura fallu une autorisation spéciale de la Société des Bourses françaises pour que soit dépassé l'écart de baisse maximum ( 18,75%). Puis six tentatives de cotation" L'action a terminé la séance à 574 francs, après que 8,7 millions de titres ont été échangés" Pour une action qui valait 1 425 francs fin juillet, et que beaucoup voyaient s'envoler allègrement vers les 1 500 francs, la cla