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Libération

L'obsédante dictature de l'actionnaire. Les marchés exigent toujours plus de transparence.

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publié le 19 septembre 1998 à 10h01

L'incroyable gamelle d'Alcatel apporte une fois de plus la preuve

que les patrons français sont tenus de se mettre fissa aux normes internationales. La stratégie doit être orientée vers un seul but: accroître le rendement pour l'actionnaire; le discours doit être trans-pa-rent. «Si les patrons français n'ont pas encore compris que l'actionnaire moyen n'est plus la veuve de Carpentras!» soupire un opérateur français basé à Londres. Et de citer les nombreux faux pas de dirigeants par trop «latins». «Valéo fait une acquisition aux Etats-Unis en la finançant aux deux tiers par augmentation de capital. Le patron explique que la conjoncture est porteuse" Tout le monde achète son papier. Il revient deux mois plus tard avec des résultats conformes aux prévisions, mais en expliquant que, finalement, les perspectives ne sont pas si roses. Le titre perd 9% en une séance», explique notre opérateur.

Un investisseur «trahi» peut devenir hargneux: hier, Alcatel se vendait par lignes de 1 million de titres. Quelques gérants réagissent sur le mode: «Dégagez-moi tout ça!» Car, à l'égard de Serge Tchuruk, les financiers font deux pronostics. Soit il n'a aucune idée de l'évolution de ses affaires à trois mois, et il est nul. Soit il a sciemment menti au marché, le temps de faire son acquisition américaine par échanges de titres, et c'est un fourbe. «Dans les deux cas, c'est moins 30% au minimum», tranche le Londonien.

Certes, les actionnaires prompts à donner une raclée boursière aux patrons devra