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Libération

Le marché du travail renvoie les jeunes mères au foyer. Depuis 1994, leur taux d'activité a chuté de 63,5 à 52%.

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publié le 19 septembre 1998 à 10h02

Sérieux renversement de tendance: après des années de constante

progression, le taux d'ac- tivité des jeunes mères a brutalement régressé. En 1994, 63,5% des femmes âgées de 25 à 29 ans et ayant deux enfants travaillaient. En 1997, elle ne sont plus que 52%, selon une étude que vient de publier la Caisse nationale d'allocations familiales (1). La baisse est également très nette chez les mères de 30 à 34 ans ayant un enfant de moins de 3 ans (2). Selon l'auteur de l'étude, Françoise Battagliola, du CNRS, ce recul montre les «difficultés rencontrées» dans la recherche d'«un emploi stable». Car, dans leur ensemble, ces jeunes mères souhaitent travailler, mais le monde du travail ne veut pas d'elles. Face à un marché très sélectif, elles sont handicapées par leur statut: gérer dans un temps très court le couple, les enfants, la recherche d'emploi. Un fardeau qui pèse plus lourd encore quand elles ne sont pas diplômées. Dès lors, elles sont «reléguées dans des secteurs d'activité où la flexibilité se traduit par la fréquence des emplois atypiques et par une gestion de la main-d'oeuvre s'appuyant sur la disponibilité permanente des employées, ce qui est difficilement compatible avec des charges familiales».

Découragées, elles se rapprochent de la précarité et sont lentement écartées de la société des actifs. Au chômage, certaines en profitent pour avoir un autre enfant. Mais, «lorsqu'elles recherchent à nouveau une activité, souligne l'étude, elles sont considérées comme débutantes