Serge Tchuruk, le patron d'Alcatel, était vendredi à Londres. Il y
achevait une journée harassante passée à jouer les pompiers après l'effondrement de son titre en Bourse jeudi (-38,4%, un record à Paris). Vendredi, l'action perdait encore 2,80%. Un «mieux», si l'on peut dire. Par voie de communiqué, le patron s'est d'abord dit hier matin «surpris par la réaction du marché» de la veille. Dans la matinée toujours, Alcatel annonçait son intention de lancer «un programme significatif de rachat d'actions». La trésorerie du groupe soutiendra les cours, une méthode dont raffolent les actionnaires anglo-saxons. A moins qu'il s'agisse de défendre un groupe qui fait désormais figure de proie opéable. Puis, dans une interview au Monde, Serge Tchuruk a rappelé que les 15 milliards de francs de bénéfices annoncés la veille sont «un record absolu en France», qu'au premier semestre «le résultat opérationnel d'Alcatel dans les télécommunications a augmenté d'un tiers» et a clairement laissé entendre «qu'il allait continuer à ce rythme». «Quant à l'information des analystes, a-t-il ajouté, j'ai toujours respecté les règles des sociétés cotées, et je n'ai pas pour habitude de tricher.» Le patron d'Alcatel prenait déjà les devants: dans la soirée, en effet, on apprenait que des actionnaires de l'entreprise américaine DSC, rachetée en juin en échange de titres Alcatel alors au plus haut (1 300 francs contre 582 francs hier), avaient porté plainte pour «information tronquée». Marché volatil