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EMPLOI. Les nouveaux athlètes du travail. Actifs et réactifs, les jeunes s'investissent dans le travail et espèrent le dompter, un jour. Ubisoft. «On se coopte plus qu'on ne se recrute». Ascenseur express réservé aux moins de 26 ans

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publié le 21 septembre 1998 à 10h08

Chez Ubisoft, chaque nouvel arrivant a droit à un «kit de survie»,

un programme au ton décontracté, disponible sur l'intranet, bourré d'informations lui permettant de se mettre dans le bain. Il n'échappe pas non plus au rituel du «pot» de présentation. La maison ne recule devant aucun sacrifice pour mettre à l'aise ses jeunes recrues. Il faut dire qu'elle recrute en nombre. En quelques années, la «petite boîte» montée par cinq frères bretons est devenue le numéro deux français du CD-Rom de jeu. Classée dans les vingt meilleurs mondiaux de sa spécialité, implantée au Canada, aux USA ou en Chine, elle emploie aujourd'hui 1 000 personnes. Et ça ne va pas s'arrêter là: l'an dernier, elle a doublé son chiffre d'affaires et son effectif. S'ils ne parlent pas tous la même langue, les salariés d'Ubisoft ont au moins un point commun ­ outre la passion du jeu: leur jeunesse. La moyenne d'âge est de 26 ans. Ce n'est pas un hasard. Compte tenu de cette croissance très exceptionnelle et de la nouveauté du secteur d'activité, l'entreprise a fait de l'âge son principal critère de recrutement: «Les plus vieux, il faudrait les reprogrammer pour qu'ils arrivent à suivre le rythme, et encore», explique un des frères fondateurs. Il a bien embauché un trentenaire récemment... mais au poste de directeur financier: «Dans la finance, on n'a pas besoin de réinventer son boulot tous les jours. L'expérience sert.» Partout ailleurs dans la maison, les «game designers», qui créent les niveaux de jeu, les