Lorsque Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi, intronise au mois d'août
dernier Stéphane Treppoz à la tête d'AOL, il a cette phrase pour qualifier son poulain: «il a 32 ans, et c'est le plus vieux de son équipe.» Renseignements pris, le comité de direction d'American On Line, fournisseur d'accès Internet et de services en ligne, a plutôt 35 ans de moyenne d'âge. Mais préfère en avouer 30. Coup de pub ou véritable tendance? Un peu des deux, sans doute. La tendance «on est jeune, on y croit, on est dans le coup» est une valeur en hausse. Elle affecte tous les secteurs émergents comme l'informatique, le multimédia ou les fameux call centers qui emploient des jeunes à faire de l'assistance ou de la vente par téléphone. Elle progresse chez tous ceux qui, service oblige, jouent les grands écarts horaires: le commerce, la restauration notamment. Forcément, les têtes d'affiche dans ces univers rajeunissent aussi. Stéphane Treppoz, l'homme qui a négocié le rapprochement entre Cegetel et AOL, considère certes qu'il était le mieux placé pour le poste de PDG et n'est pas étonné de l'avoir obtenu. «Aux USA, j'avais 22 ans lorsque j'ai rencontré le boss de Toys R'us et 25 ans lorsque j'ai dirigé une société de jouets.» Il admet cependant que, de ce côté-ci de l'Atlantique, son âge aurait pu constituer un handicap et c'est finalement révélé un atout, signe que les temps changent. «En France mettre un jeune à la tête d'une entreprise n'est pas encore entré dans les moeurs, mais ma nominati