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Libération

Serge Tchuruk à la reconquête de l'Amérique. Le PDG d'Alcatel va tenter d'enrayer la chute du cours de l'action.

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publié le 22 septembre 1998 à 9h28

Serge Tchuruk entame ce matin à New York une campagne de séduction

des milieux financiers américains. Il ne peut pas se permettre de la rater. L'homme est, dit-on, regonflé à bloc, prêt à en découdre avec la terre entière. Ses conseillers en communication ont passé le week-end, enfermés au siège du groupe, à plancher sur les divers messages à faire passer pour redresser le cours et l'image d'Alcatel, et celle de son président. Celui-ci les a sagement notés dimanche soir avant d'affronter une semaine à haut risque.

Trop de confiance. Il a marqué un premier point en obtenant hier le soutien appuyé de son conseil d'administration. Ce dernier a jugé utile de préciser qu'il donnait «à l'unanimité» son accord au «président» pour lancer le programme de rachat des actions Alcatel destiné à relever les cours. «Derrière cette unanimité très forte que l'on sentait derrière lui, il y avait une once d'affection supplémentaire, comme devant quelqu'un qui n'a pas de chance», confie un administrateur d'Alcatel. Ragaillardi par cette bouffée de compassion, Serge Tchuruk a pu affirmer peu après sur RTL qu'il n'était «pas question» pour lui de démissionner, comme la rumeur le laissait entendre.

Il ne partira pas, donc, mais il a senti le vent du boulet. Il a compris, surtout, qu'il n'était pas infaillible. Pire, qu'il pouvait commettre des erreurs. Dans la dégringolade brutale du titre Alcatel jeudi dernier (-38%), il y a en effet des facteurs rationnels (un contexte boursier extrêmement nerveux