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Libération

L'euro, sésame social en Grande-Bretagne. Les syndicats poussent Blair vers la monnaie unique.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h15

Blackpool, envoyé spécial.

Vivement critiqué par les syndicalistes britanniques pour sa politique économique, Eddie George, le gouverneur de la banque d'Angleterre, n'a pas hésité à venir lui-même se défendre devant le congrès du TUC (Trades Union Congress), la semaine dernière à Blackpool. Comme si Jean-Claude Trichet allait porter la bonne parole devant les militants de Force ouvrière ou de la CGT. A la seule différence que le TUC, lui, croit très fort aux vertus de la monnaie unique (1). Et les reproches qu'il adresse au gouvernement de Tony Blair et à la banque centrale anglaise, c'est de ne pas montrer plus d'engouement pour l'euro et d'afficher une trop grande frilosité!

«Bulle de stabilité». John Monks, le secrétaire général du TUC, n'a d'ailleurs pas hésité à exhorter le Premier ministre à accélérer le pas. «Tony Blair doit faire en sorte que les conditions nécessaires pour le passage à l'euro soient réunies le plus vite possible», explique-t-il, convaincu que la monnaie unique «permettra de créer une bulle de stabilité dans un monde économique tourmenté». Autant le TUC se montre sévère sur le maintien de taux d'intérêt élevés et sur la priorité donnée à la lutte contre l'inflation, jugée «totalement destructrice pour l'emploi», autant l'euro lui apparaît doté des vertus contraires. «Dans l'intérêt des gens que nous représentons, il faut que nous rejoignions l'euro le plus vite possible. C'est le seul moyen pour assurer des débouchés supplémentaires à nos entreprises