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Libération

Philippine Airlines quitte le ciel. La compagnie, déficitaire, a cessé hier ses activités.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h22

Des scènes de colère, de déception et d'énervement se sont succédé à

l'aéroport international de Manille hier, dernier jour d'existence de Philippine Airlines (PAL), la doyenne des compagnies aériennes en Asie. Ebranlée par la crise en Asie et par un endettement record de plus de 8 milliards de francs, la PAL était condamnée à disparaître. Il y a plusieurs jours, Lucio Tan, le principal actionnaire de la PAL, avait annoncé la fermeture de sa compagnie. Sa décision faisait suite au rejet définitif par le syndicat de la PAL d'une offre de cession de 20% des actions au personnel, contre un abandon de l'application de la convention collective de l'entreprise pendant une période de dix ans. Ce qui, selon la direction, aurait mis PAL à l'abri de nouvelles grèves et l'aurait dispensée de procéder à des réévaluations périodiques des salaires du personnel. Mi-juin, juste après une grève du personnel qui avait paralysé l'activité de la PAL pendant une dizaine de jours, Lucio Tan décidait de licencier près de 5 000 personnes sur un peu plus de 14 000.

Pendant 57 ans, les appareils de la PAL ont sillonné le ciel d'Asie et du monde en pavoisant leur emblème du soleil levant sur le rouge sang du drapeau philippin. En 1951, la PAL avait dépêché du personnel à Tokyo pour entraîner les pilotes et équipages d'une toute nouvelle compagnie, Japan Airlines.

Mais une gestion discutable et une inflation de personnel de 14 000 salariés contre 4 000 dans les autres compagnies aériennes de taille simil