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Libération

Une goutte d'huile dans la mayonnaise. Procédé très en vogue, le rachat d'actions est considéré par beaucoup comme insuffisant pour redresser une entreprise.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h18

«Cette histoire commence à nous faire autant rire que l'affaire

Clinton. Alcatel propose aujourd'hui de racheter à 500 F, des actions qu'il a placées auprès d'investisseurs institutionnels américains à 1000 F il y a à peine 15 jours!» (1): pour ce responsable du marché actions d'une banque française, Serge Tchuruk n'est pas sorti de l'ornière. Selon lui, le vaste programme de rachat d'actions annoncé hier relève de la «cosmétique» et pas du traitement médical de fond dont aurait besoin le malade. De fait, l'action Alcatel s'est reprise hier de 10,9% à 570F. Racheter ses propres titres pour les détruire ­ une des options choisies par Alcatel ­ revient à diviser son capital par un nombre plus réduit de propriétaires. Mécaniquement chacun d'entre eux est plus riche, donc le cours monte. Mais cette hausse est loin d'effacer le traumatisme subi ces derniers jours. Déjà d'humeur maussade et instable, les boursiers observent l'initiative d'Alcatel avec une froideur certaine. «C'est l'un des ingrédients nécessaires pour faire remonter la mayonnaise. Mais la reconquête de l'opinion financière demande bien davantage: des explications claires; des sanctions internes contre la ou les personnes qui ont laissé les analystes tabler collectivement sur un résultat opérationnel de 4 milliards alors qu'il n'a atteint que 2,3 milliards de francs; une stratégie de développement convaincante"», dit l'un d'entre eux. Serge Tchuruk qui a pris son bâton de pèlerin pour aller prêcher la cause d'Alca