Les mésaventures de Long-Term Capital Management (LTCM), le fonds
spéculatif sauvé in extremis de la faillite grâce à l'intervention de la Banque centrale américaine (Libération du 25 septembre), continuent à troubler la planète financière. En demandant aux grandes banques mondiales d'apporter près de 22 milliards de francs à ce fonds, mis à mal par les récentes turbulences boursières, la FED voulait éviter de déstabiliser encore un peu plus les marchés: la liquidation des quelque 100 milliards de dollars de placements de LTCM ne pouvait se faire dans le calme et la discrétion" Mais la FED n'a pas complètement réussi sa mission. Hier, toutes les indices boursiers ont viré au rouge, plombés par la dégringolade des valeurs bancaires. Ainsi, à Paris, la Société générale et Paribas ont terminé sur une perte de 8%, après avoir perdu respectivement jusqu'à 11,3 et 14,6% en séance.
Les boursiers se débarrassent des valeurs financières pour au moins trois raisons. De nombreuses banques sont mêlées à la déconfiture de LTCM, ce fonds pourrait n'être que la première victime d'une longue série et, troisièmement, les opérations de marché effectuées par les banques pour leur propres comptes ne sont peut-être pas plus brillantes que celles des stars du célèbre fonds américain.
Toutes les banques de la planète se voient sommées par les analystes inquiets de dévoiler les relations qu'elles entretenaient avec LTCM. En ordre dispersé, les banques françaises se sont pliées à l'exercice de plus ou