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Libération

Bernard Perret et Charles Goldfinger, deux points de vue sur un statut. Des emplois générés par la crise.

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publié le 28 septembre 1998 à 10h32

Nous avons demandé à deux spécialistes du travail de réagir à

l'évolution des statuts hybrides comme celui de vendeur à domicile indépendant. L'un en pointe les dangers, l'autre les avantages.

Une évolution sans souci de cohérence Bernard Perret est rapporteur général du Conseil scientifique de l'évaluation des politiques publiques. Il est l'auteur de l'Avenir du travail (Seuil, 1995).

«A certains égards, ce statut préfigure ce que pourrait être une société "post-salariale, dans laquelle le droit du travail et la protection sociale s'adapteraient à la fluidité du monde économique. Le développement des mécanismes de cumul entre les transferts sociaux (indemnités de chômage ou autres) et les revenus d'activité pourrait déboucher un jour sur un "impôt négatif (1) parfaitement en phase avec la multiplication des emplois précaires générant des revenus irréguliers. Ce qui me paraît le plus critiquable, c'est l'opacité dans laquelle s'opère cette évolution, à coups d'exceptions successives et sans souci de restaurer la cohérence globale du système social, en évitant surtout de regarder en face ce que signifie une telle évolution pour notre société.»

Une plus grande fluidité du travail Charles Goldfinger, consultant international, est l'auteur de Travail, hors travail (Odile Jacob, 1998).

«Ce statut est un bon exemple de ce que j'appelle la fluidité: la possibilité pour un travailleur de passer d'une situation à une autre sans trop de difficultés ni d'obstacles, les différents modes de