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Libération

L'Euroland toujours sans voix ni tête.Qui représentera la zone euro? Engagée ce week-end, la discussion patine.

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publié le 28 septembre 1998 à 10h32

Bruxelles (UE), de notre correspondant

Renoncer aux délices des réunions internationales n'est pas chose facile. Les quinze ministres de l'Economie et des Finances, réunis vendredi et samedi à Vienne, ont bien dû faire rire les Américains, témoins gourmands des bisbilles et indécisions européennes. A moins de trois mois du lancement de l'euro, le 1er janvier 1999, nos grands argentiers ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la personne qui représentera Euroland à l'extérieur. La seule chose qu'ils aient réussi à faire au cours de cette réunion «informelle», c'est de proposer ­ et encore, l'Allemagne n'est pas d'accord ­ de rajouter de nouveaux fauteuils et strapontins dans les enceintes internationales, style G7 finance (1), personne n'étant prêt à renoncer au sien. Face à un pack américain bien resserré, les Européens veulent aligner une armée mexicaine" Le problème devrait pourtant être assez simple à résoudre: onze pays de l'Union européenne partageant désormais la même monnaie, il s'agit de déterminer qui va parler en leur nom dans les enceintes économiques et financières internationales. Avec l'euro, l'occasion est belle de répondre enfin à la question moqueuse de l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger: «L'Europe, quel numéro de téléphone?» Car la puissance, c'est aussi cela: une voix unique, un numéro de téléphone.

La logique voudrait que le président de l'Euro 11, instance informelle regroupant les ministres des Finances des pays de la zone euro, s