Les agences de communication ont observé la dégringolade du titre
Alcatel avec une surprise teintée d'intérêt. Les déboires de Serge Tchuruk prouvaient au moins une chose: la communication financière est un vrai métier, qui ne s'improvise pas. Et Alcatel n'a pas maîtrisé tous les rouages de la chaîne de communication. Un flottement que certains imputent au départ précipité, en avril, de la responsable des relations avec les investisseurs, qui n'a été remplacée que début septembre. Il y a donc eu vacance à ce poste clé, même si son prédécesseur a «assuré l'intérim», dit-on en interne. Cela explique en partie le décalage surprenant qu'il y a eu entre la réalité des comptes et les estimations des analystes.
«Il y a une règle de base en communication financière: les entreprises doivent pouvoir disposer en permanence du "consensus, c'est-à-dire de la moyenne des estimations financières d'un panel d'analystes reconnu sur le secteur, explique un professionnel de la communication financière. Et quand le consensus n'est pas conforme avec la réalité des comptes, c'est le rôle de la direction de l'entreprise de prévenir les analystes.» La direction d'Alcatel, cette fois-là, ne l'a pas fait, ou mal. «Un décalage pareil, c'est normalement impossible», note-t-il.
Erreur de stratégie. Chez Alcatel, la communication financière dépend du directeur financier, Jean-Pierre Halbron, un ingénieur des Mines très proche de Serge Tchuruk (il l'a suivi chez Rhône-Poulenc, Total, Alcatel"). Dans les pire