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Libération

Brésil, dernier rempart avant le deluge. Les Occidentaux tentent d'éviter une crise qui les menace.

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publié le 29 septembre 1998 à 10h38

Rio de notre correspondant

«Le Brésil n'est pas la Russie.» Par les temps qui courent, c'est la formule favorite des dirigeants brésiliens, comme pour signifier qu'en aucun cas la crise que connaît la Russie ne pourrait survenir dans la première économie latino-américaine. Un optimisme de circonstance: d'une part, le pays est à la veille d'élections générales; d'autre part, l'équipe au pouvoir n'ignore pas que les marchés mondiaux ont les yeux rivés sur le pays donné comme le prochain «domino», après l'Asie et la Russie. Ces jours-ci, pendant que les pays occidentaux tentent de constituer un «fonds d'urgence» destiné à sauver le Brésil de la catastrophe, les réunions de crise se succèdent entre le président Fernando Henrique Cardoso, le ministre de l'Economie, Pedro Mallan, et le président de la banque centrale. Les trois hommes tentent de restaurer coûte que coûte la confiance face à la tornade financière.

Fuite des capitaux. De fait, au cours de ces dernières semaines, l'économie brésilienne a souffert: la fuite des capitaux étrangers a été massive, et la Bourse de São Paulo, naturellement très volatile, a plongé de 50% entre mi-juillet et mi-septembre, avant de se ressaisir un peu. Pour endiguer l'hémorragie des capitaux, le président Cardoso a augmenté les taux d'intérêt de 29 à 49,75% et a annoncé pour plus de 3,4 milliards de dollars de coupes budgétaires.

Au premier rang des inquiétudes de l'équipe au pouvoir figure la baisse dangereuse des réserves de change de l'Etat,