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Libération

Thibault souhaite bousculer la CGT.Le nouveau leader veut une centrale moins contestataire et plus revendicative.

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publié le 29 septembre 1998 à 10h37

Bernard Thibault n'est pas encore secrétaire général de la CGT, mais

il en possède déjà le langage, taillé dans le meilleur bois. Pour lui, le prochain congrès, qui l'intronisera, devrait être l'occasion «de faire enfin ce que nous avions dit que nous allions faire». Décodage: depuis le temps que «modernisation» et «rénovation» sont à l'ordre du jour, il serait temps de s'y mettre. Le 46e congrès de la CGT, qui se tiendra à Strasbourg du 31 janvier au 5 févier 1999, constituera «un test de contrôle» pour juger de la volonté «d'accélérer et d'amplifier cette démarche». Alors même que certains réclament une pause dans les réformes. Après la rupture avec le PC, ils craignent que la nouvelle équipe n'aille trop vite en besogne. Au point faire perdre son âme à cette vieille maison.

A première vue, Bernard Thibault n'entend pas ralentir le rythme. Quitte pour le patron de la fédération des cheminots à bousculer quelques gardiens du temple. Le rapport d'orientation, qu'il a contribué à rédiger («un syndicalisme de conquêtes sociales») préconise un retour au «concret». Pour les auteurs de ce document, la CGT ne doit plus se contenter de «privilégier la dénonciation des aspects négatifs et la compilation des mécontentements à propos des politiques gouvernementales» mais rechercher «par quelles revendications, propositions, les salariés pourront se sentir encouragés à se mobiliser». Une conception qui «bouscule nos habitudes», reconnaît Bernard Thibault. Pour lui, la CGT a donc «besoi