La Réserve fédérale américaine a décidé hier d'agir. Le Comité de la
politique monétaire (douze membres) a baissé son taux d'intérêt interbancaire de 5,50 à 5,25%. Depuis le 23 septembre, investisseurs et économistes pariaient sur un assouplissement de la politique monétaire américaine. Ce jour-là, Alan Greenspan, le président de la Fed, maître dans l'art du discours circonvolutif laissant la voie à toutes les interprétations, avait commenté l'instabilité des marchés financiers sur un ton qui laissait présager une baisse prochaine des taux. Il avait aussi expliqué que la détérioration des économies étrangères avait comme conséquence de freiner la croissance américaine et donc d'écarter toute reprise de l'inflation. D'un seul coup, Alan Greenspan ne redoutait plus la surchauffe mais le refroidissement économique. Certes, une réduction de 0,25% du taux interbancaire au jour le jour est faible. Mais pour les marchés financiers, c'est surtout l'amorce d'un mouvement qui devrait se traduire d'ici les prochains mois par d'autres baisses. Au total, les investisseurs estiment que ce taux pourrait passer de 5,5 à 4,5% d'ici six mois.
En fait, Alan Greenspan tente d'éviter le pire: un atterrissage brutal («hard landing») de l'économie américaine. Certes, le patron de la Fed sait depuis plusieurs mois que la croissance devrait en 1999, selon la plupart des prévisions, se situer aux alentours de 2%. Mais il découvre aussi que les ménages américains, échaudés par les turbulences financièr