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Libération

La monnaie unique vue du Poitou-Charentes. L'euro va accroître la compétition entre les territoires.

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publié le 30 septembre 1998 à 10h43

Le Poitou-Charentes, le pays de Vannes ou, plus modestement,

Porto-Vecchio sont-ils prêts pour l'euro? En pratique, l'étape du 1er janvier prochain ne devrait pas poser de difficultés. Si l'on en croit le guide de l'élu local, préparé par Bercy et diffusé depuis fin 1997 à tous les élus locaux, y compris les maires des microcommunes, «aucun changement notable n'interviendra dans la gestion financière des collectivités locales du fait de l'euro». Au moins entre 1999 et 2002, c'est-à-dire pendant la période transitoire. Le manuel doucherait l'ardeur des plus entreprenants, puisqu'il déconseille de «s'engager dans un dispositif coûteux et complexe». En caricaturant, les collectivités ont juste besoin d'un convertisseur, au cas où elles voudraient encaisser ou régler en euros.

Au-delà de cette cuisine, les enjeux à moyen terme sont, en revanche, considérables. Au point que la Caisse des dépôts, dans son rôle d'acteur du développement local, a cru bon de rassembler, la semaine dernière, près d'un demi-millier d'élus et fonctionnaires de tous grades: du TPG (trésorier-payeur général) de Saône-et-Loire au maire de Cesson (petite commune de Seine-et-Marne, ndlr). Objet: lister les dangers liés à la compétition que l'euro accroîtra entre les territoires européens (du fait de la transparence totale des prix et des coûts) et suggérer les réflexes qui sauvent.

Premier péril: la «métropolisation». Comme la plupart de ses collègues, Roberto Magnani, professeur d'économie italien, prédit le r