La menace d'une fermeture plane sur la seule usine qui fabriquait
encore en France le «501», le plus célèbre des jeans. Les 530 salariés de La Bassée, dans le Nord (pour la plupart des femmes qui «sortent» au rendement quelque 17 000 pièces par jour), craignent d'être obligés d'aller chercher du travail ailleurs. Le groupe américain Levi Strauss, premier producteur mondial de jeans avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 40 milliards de francs (6,9 milliards de dollars en 1997), a annoncé hier à Bruxelles qu'il envisageait de fermer quatre de ses usines sur le Continent: une en France, à La Bassée, et trois en Belgique, à Wervik (à la frontière près de Lille), Gits (sud-ouest) et Deurne (près d'Anvers).
Les quatre usines emploient au total 1 461 salariés. Le chiffre de 1 000 licenciements a été évoqué, mais la direction a précisé qu'elle n'avait pas encore décidé du sort des salariés qui pourraient être répartis entre reclassements, préretraites et licenciements. Pour l'heure et suivant les lois en vigueur, la direction européenne du groupe a seulement ouvert une procédure de consultation des comités d'entreprise. Recherche de solutions. Au cours des discussions, les syndicats pourront proposer des «solutions alternatives», précise la direction. Selon Chris Nettleton, directeur des ressources humaines de Levi's Europe, «aucune décision n'est prise. Nous espérons avoir un dialogue constructif avec les partenaires sociaux». Une certitude: «Le marché européen du jeans a baissé