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Pourquoi l'Europe hésite à suivre. L'Union se réserve peut-être le remède pour une crise plus grave.

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publié le 30 septembre 1998 à 10h45

Le G7 a promis, la semaine dernière, une «action concertée» entre

les Etats-Unis et l'Europe pour relancer la croissance. La plupart des analystes financiers en ont déduit qu'une baisse des taux d'intérêt était mitonnée en coulisse. Erreur! Dans la foulée du communiqué du G7, les banquiers centraux français et allemand ont prévenu qu'ils ne comptaient pas du tout baisser leurs taux d'intérêt, malgré les signes de ralentissement de la conjoncture européenne. Certes, ils peuvent faire valoir que les taux directeurs français et allemands sont déjà bas (3,3%) et qu'ils n'entravent pas l'investissement ou la consommation. Mais si les Etats-Unis sont seuls à baisser leurs taux d'intérêt, le dollar, moins bien rémunéré que le mark ou le franc, ne peut que baisser: cela ne manquera pas de freiner les exportations européennes, et donc la croissance.

La plupart des économistes estiment donc que les banques centrales européennes devraient «suivre» la Fed. Le risque d'inflation étant inexistant, pourquoi ne le font-elles donc pas? Deux explications sont possibles. La première, c'est qu'elles craignent qu'une baisse des taux ne perturbe la mise à feu de l'euro. La mécanique de cette opération est délicate, notamment parce que les taux d'intérêt italiens sont encore sensiblement plus élevés que les taux d'intérêt français ou allemands (5% contre 3,3%). Pour assurer une convergence des taux d'intérêt d'ici la fin de l'année, la Banque d'Italie a été invitée par ses consoeurs à baisser gradue