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Libération

A l'heure des 35 heures. On travaille moins mais on travaille plus. Enquête auprès de 6 000 salariés.

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publié le 3 octobre 1998 à 13h16

«Contents mais débordés», ce pourrait être l'intitulé de l'enquête

«temps de travail» que la CFDT vient de rendre publique. L'organisation syndicale a épluché, au moyen de questionnaires, le quotidien de 6 000 salariés vivant à 35 heures (et parfois 32) depuis plus de six mois. Le jeu des questions-réponses s'est déroulé dans 135 entreprises signataires d'un accord Robien (offensif pour les deux tiers, c'est-à-dire avec embauches). Il ressort que les sondés sont globalement satisfaits du changement mais en paient le prix, pas tant en termes de salaires ­ seuls 7% des sondés évoquent des problèmes financiers ­ que de volume de travail. Réduire les horaires est une chose, remodeler le travail une autre, et sur ce chapitre les entreprises ont encore des progrès à faire. Les deux tiers des accords ont bien prévu une nouvelle organisation du travail qui s'applique à 97% des salariés, dont les cadres, «ce qui est plutôt une bonne nouvelle parce qu'on en doutait», explique la CFDT. Les salariés confirment qu'ils travaillent désormais différemment: pour une moitié d'entre eux, les horaires varient selon les semaines, pour l'autre, selon les périodes de l'année. Et 2 sur 10 ont dû s'adapter à de nouveaux créneaux horaires, plus tôt le matin ou plus tard le soir. Cette modulation, imposée à 46% des sondés, a permis de limiter le recours aux heures supplémentaires, puisque la moitié des interrogés n'en fait pas, et un tiers pas plus qu'avant. Cependant, la charge de travail a augmenté.