«Contents mais débordés», ce pourrait être l'intitulé de l'enquête
«temps de travail» que la CFDT vient de rendre publique. L'organisation syndicale a épluché, au moyen de questionnaires, le quotidien de 6 000 salariés vivant à 35 heures (et parfois 32) depuis plus de six mois. Le jeu des questions-réponses s'est déroulé dans 135 entreprises signataires d'un accord Robien (offensif pour les deux tiers, c'est-à-dire avec embauches). Il ressort que les sondés sont globalement satisfaits du changement mais en paient le prix, pas tant en termes de salaires seuls 7% des sondés évoquent des problèmes financiers que de volume de travail. Réduire les horaires est une chose, remodeler le travail une autre, et sur ce chapitre les entreprises ont encore des progrès à faire. Les deux tiers des accords ont bien prévu une nouvelle organisation du travail qui s'applique à 97% des salariés, dont les cadres, «ce qui est plutôt une bonne nouvelle parce qu'on en doutait», explique la CFDT. Les salariés confirment qu'ils travaillent désormais différemment: pour une moitié d'entre eux, les horaires varient selon les semaines, pour l'autre, selon les périodes de l'année. Et 2 sur 10 ont dû s'adapter à de nouveaux créneaux horaires, plus tôt le matin ou plus tard le soir. Cette modulation, imposée à 46% des sondés, a permis de limiter le recours aux heures supplémentaires, puisque la moitié des interrogés n'en fait pas, et un tiers pas plus qu'avant. Cependant, la charge de travail a augmenté.