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Libération

Air France, la filiale et le syndicaliste. Emoi autour d'un livre qui évoque le rachat, par Robert Génovès, de 33% de Sopartour.

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publié le 3 octobre 1998 à 13h16

L'affaire fait du bruit chez les syndicats d'Air France. A

l'origine, un livre de Franck Bouaziz, journaliste au Nouvel Economiste, publié fin août chez Plon, consacré à la compagnie et dont le sous-titre est évocateur (1). Un des chapitres, consacré à Force ouvrière, soulève l'émoi. L'auteur met en cause l'homme qui a «fait» FO à Air France, Robert Génovès. Le parrain. Premier syndicat de la compagnie chez les personnels au sol (les «rampants»), FO est à la tête d'un comité central d'entreprise (CCE) fort de 150 permanents et de 500 millions de francs de budget, alimenté par 3% de la masse salariale de la compagnie. Secrétaire général de FO jusqu'à son départ en retraite en octobre dernier ­ concomitant à la démission de Christian Blanc, l'ancien président de la compagnie ­ Robert Génovès, dit «le parrain», personnage charismatique et controversé, est l'homme qui a permis à FO d'arracher le leadership syndical à la CGT en 1979. Pendant près de trente ans, il aura régné sans partage, jouant un rôle clé ces dernières années. Robert Génovès rappelle en effet volontiers comment il a conclu un gentlemen's agreement avec Christian Blanc dès l'arrivée de celui-ci à la présidence d'Air France, en 1993. En substance, si le redressement de la compagnie s'opérait sans licenciement ni baisse de salaires, et avec une recapitalisation préalable par l'Etat, FO ne se mettrait pas en travers de la route du nouveau président. Le marché tiendra et sera respecté pendant cinq ans, de part et d'