Menu
Libération

Les «hedge funds», pirates de la finance mondiale. Mais qui sont ces as de la spéculation?

Article réservé aux abonnés
publié le 3 octobre 1998 à 13h16

Depuis une quinzaine de jours, on ne parle plus que des hedge funds,

ces corsaires qui se sont développés dans une relative discrétion et font désormais trembler la finance internationale. Visite guidée.

Qu'est-ce qu'un hedge fund?

Littéralement «fonds de couverture». A l'origine, ces firmes se contentaient de proposer aux banques et aux grands investisseurs institutionnels (Sicav, fonds de pension") de les protéger contre les risques de variations des marchés financiers. En utilisant la panoplie d'instruments disponibles pour exploiter les mouvements de taux, de devises, ou de titres. Mais, au fil du temps, ils se sont transformés en spéculateurs purs. Les gérants de ces fonds sont désormais tendus vers un objectif: la performance maximum. L'affichage de taux de rendement vertigineux (jusqu'à 50% par an) leur permet d'attirer de plus en plus de clients. Il existerait environ 4 000 fonds spéculatifs. Selon Antoine Bernheim, président de Dome Capital, une société qui aide les investisseurs internationaux à sélectionner leurs fonds, les hedge funds disposent d'environ 300 milliards de dollars de capitaux propres. Parmi les mieux dotés, on trouve le Soros Fund Management, de George Soros, et le Tiger Management, de Julian Robertson. Le Long Term Capital Management (LTCM), tristement célèbre depuis que la Fed a été obligée de mobiliser tout le gratin de la finance mondiale pour l'empêcher de sombrer, n'avait que 4,5 milliards de dollars de capitaux propres au début de l'année. Mai