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Libération
Interview

L'économiste Jeffrey Sachs, professeur à Harvard. «Le FMI n'a pas à dicter aux pauvres ce qui est bon»

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publié le 5 octobre 1998 à 13h18

Washington, de notre correspondant

Jeffrey Sachs, 43 ans, professeur d'économie à Harvard dont il dirige l'Institut pour le développement international, est, selon le Wall Street Journal, «l'économiste américain le plus populaire du monde en voie de développement» et un «mini-Keynes moderne» dont les idées et propositions sont étudiées avec le plus d'attention par les responsables du Trésor américain, comme par ceux du FMI dont il est pourtant le détracteur le plus virulent. Il estime que les «vagues d'euphorie et de panique» seront un trait récurrent des marchés financiers globaux et que les taux de change fixes indexés sur le dollar sont dans ces conditions une garantie de catastrophes à répétition. Il répond aux questions de Libération à l'occasion d'un séminaire organisé par la Brookings Institution et Harvard, en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

Qui doit élaborer la nouvelle architecture du système financier international? Ce n'est certainement pas au G7 ou au G8 de la dicter au reste du monde. J'ai proposé par exemple un G16 qui inclurait 8 pays en voie de développement tels que le Brésil, la Corée du Sud, l'Afrique du Sud, l'Inde et d'autres démocraties. La tendance des Etats-Unis et de l'Europe à dicter aux autres ce qu'il faut faire pose un sérieux problème. Souvent, ils ne comprennent pas ce qui se passe dans le reste du monde. Quelle légitimité ont-ils pour imposer des solutions?

Quels doivent être selon vous les traits principaux d'u