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Libération

Le bateau ivre du système financier international. Faut-il renoncer aux instances mises en place en 1944 ou rénover leur architecture?

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publié le 5 octobre 1998 à 13h02

Washington de notre correspondant

Pendant que le SS Bretton Woods, paquebot du système financier international, s'enfonce dans les eaux agitées de la globalisation, ses passagers se querellent pour savoir quelle «architecture» navale pourra empêcher le naufrage au prochain iceberg. Le secrétaire au Trésor américain Robert Rubin a invité ses partenaires européens et japonais à monter sur le pont et à écoper en prenant des mesures urgentes d'incitation à la croissance et en lançant des fonds d'assistance en forme de bouées de sauvetage aux pays en train de se noyer. Mais en même temps, tout le monde discute de cette «nouvelle architecture» que le président Clinton a appelé à concevoir pour rendre le système plus stable et plus sûr. Le consensus existe pour reconnaître que le système créé en 1944 à Bretton Woods n'est plus adapté au monde globalisé de la fin de ce XXe siècle, où les transactions électroniques font instantanément basculer des centaines de milliards de dollars d'un bout de la planète à l'autre. Mais au-delà de ce constat" c'est la cacophonie totale. Trois groupes avancent des propositions radicalement différentes.

Les économistes «libertariens», fanatiques de la dérégulation, relayés par les politiciens les plus conservateurs, proposent de mettre le système à la ferraille et de s'en remettre à la grâce de la «main invisible» des marchés. Pour Anna Schwartz, économiste du Cato Institute, comme pour l'ex-secrétaire d'Etat George Shultz, le FMI et les autres instituti