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Libération

Bouygues n'est plus au moulin.Le groupe vend les Grands Moulins de Paris, acquis en 1989.

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publié le 6 octobre 1998 à 13h26

L'histoire, qui pourrait s'appeler «le Meunier malgré lui», avec le

groupe Bouygues dans le rôle principal, vient de trouver une conclusion. Hier, le conglomérat, qui opère notamment dans le bâtiment, la télévision et le téléphone mobile, a annoncé la vente de sa filiale Grands Moulins de Paris (GMP) à un groupe d'investisseurs financiers. Parce que, depuis une fameuse OPA lancée il y près de dix ans sur GMP, Bouygues faisait aussi dans la farine en gros: son ex-filiale est l'un des leaders européens de la meunerie, avec un chiffre d'affaires annuel de 2,4 milliards de francs.

Cette diversification était du genre involontaire et provisoire, puisque le but inavoué de ce raid, genre «années 80», était de mettre la main sur quelques hectares de terrains bien situés dans l'Est parisien. Mais, de démêlés judiciaires en crise de l'immobilier, le provisoire a duré plus que prévu. Après bien des péripéties, le groupe Bouygues a dû revendre les terrains à la Semapa (société d'économie mixte d'aménagement de Paris), dans le cadre d'une procédure d'expropriation, en 1994. Tout en s'engageant à déménager le moulin installé à Tolbiac depuis 1921. Aujourd'hui, il se défait de sa meunerie en se félicitant d'avoir ramené cet outil industriel à la rentabilité. A entendre le porte-parole de la maison, la vente de GMP n'aura pas d'«impact significatif» sur les résultats du groupe cette année. Et l'ensemble de cette affaire se résume en une «opération blanche», selon le groupe Bouygues qui semb