Washington, de notre correspondant
«Il est temps d'agir de manière décisive.» Bill Clinton était venu en personne, mardi, devant l'assemblée générale du Fonds monétaire international, lancer un appel à la mobilisation générale pour faire face à ce qu'il a reconnu être «la crise la plus grave de l'économie mondiale» depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les centaines de ministres, banquiers, gouverneurs de banque centrale et économistes qui s'entassaient dans la salle de conférence bondée du plus grand hôtel de la capitale attendaient, avec une anxiété et un espoir palpables, la suite du discours. Ils ont été déçus. Comme le seront probablement aujourd'hui les marchés financiers. Pas plus que le G7 samedi, le président des Etats-Unis n'a présenté de solutions concrètes pour tenter d'enrayer la crise.
Blocage. Clinton a beaucoup parlé de la nécessité d'une «nouvelle architecture» du système monétaire et financier pour éviter que l'économie globale ne vive en permanence au rythme du cycle d'euphorie/déprime qui, a-t-il reconnu, est la caractéristique des marchés financiers. Il a également pointé du doigt deux grands coupables: le Japon d'abord, deuxième économie de la planète, «dont dépendent la santé des économies asiatiques et celle du monde entier», et qu'il a invité fermement à restructurer son système bancaire et à baisser ses impôts. Le Congrès des Etats-Unis, ensuite, qui refuse toujours de voter les 18 milliards de dollars de la quote-part américaine à l'augmenta