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Libération
Interview

«Il faut garder un contrôle sur le niveau d'implication des gens». Le patron d'Absolut Design aimerait télétravailler. Ses employés aussi. Pas forcément facile.

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publié le 12 octobre 1998 à 13h48

Comment fuir Paris et ses encombrements tout en restant

virtuellement à Paris. Chez Absolut Design (design industriel de produits technologiques, téléphone, ordinateur") et Absolut Media (conception et gestion de sites web, ergonomie logicielle), la majorité des 15 salariés (moyenne d'âge 28 ans) a demandé à télétravailler. Gilles Babinet, le patron de ces petites entreprises high-tech (10 millions de chiffre d'affaires) rêve lui aussi de pouvoir se «délocaliser» avec une partie de l'équipe. Reste à trouver les moyens de garder à distance le contrôle sur le travail. «J'ai vraiment envie de me barrer en province. Tous les jours, pour aller bosser, j'ai une heure de moto aller-retour. Je risque ma vie chaque fois que je prends le périph. Je partage une maison avec trois personnes: on bosse tous dans des univers différents et on est tous revenus de vacances déprimés. On se disait: «Il faut qu'on se tire!» Ma copine est paysagiste; et dans sa société, aussi, elles veulent quitter Paris. Dans la boîte, on a calculé que l'on était neuf à avoir envie d'aller prendre l'air.

«Au début de l'année, un des associés a même demandé que l'orientation de l'entreprise vers le télétravail soit affichée explicitement dans le procès verbal de l'assemblé générale. Je l'ai pris au mot. On a déjà commencé à investir dans le projet. C'est pas forcément facile, car il faut satisfaire ceux qui veulent travailler totalement de chez eux, ceux qui voudraient que l'on crée une antenne dans le Sud et ceux