Ottawa envoyée spéciale
Après avoir prôné durant des années la liberté totale pour le commerce électronique, les Etats-Unis ont bel et bien pris un virage. Dès l'ouverture de la conférence de l'OCDE réunie dans la capitale canadienne sur ce sujet, le secrétaire d'Etat américain au commerce, William M. Daley, donne le ton. S'il faut laisser le marché décider, «c'est aussi le devoir du gouvernement de s'assurer que les entreprises se comportent correctement». Une phrase qui rappelle les inflexions récentes du discours américain, appelant à davantage de régulation sur les marchés financiers.
Les conférences de l'OCDE se suivent mais ne se ressemblent pas. A Turku (Finlande), il y a moins d'un an, c'était le démantèlement des obstacles au commerce électronique qui mobilisait ministres et délégués. Aujourd'hui, c'est la crise de confiance du consommateur dans le nouveau média. Comme l'a souligné John Manley, ministre canadien de l'Industrie, «en Amérique du Nord, moins d'un utilisateur sur cinq de l'Internet a envie de faire des achats on line» pour des questions de sécurité des transactions, de protection de la vie privée ou de résolution des litiges.
Pour restaurer cette confiance les ministres de l'OCDE se sont mis d'accord sur un programme. Au premier rang duquel figure la protection des données personnelles. Les Etats-Unis ont eu beau faire valoir qu'il suffisait que les sites web affichent la couleur à propos de l'exploitation qu'ils comptent faire des données personnelles q