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Libération

L'affaire Adidas aux basques du Lyonnais. Le mandataire qui représente les petits actionnaires de Bernard Tapie Finances réclame 6,5 milliards à la banque.

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publié le 13 octobre 1998 à 13h54

Le Crédit Lyonnais vient d'être assigné devant le tribunal de

commerce pour qu'il paye près de 6,5 milliards de francs de dommages et intérêts dans l'affaire Adidas. Cette fois, ce n'est pas Bernard Tapie qui cherche à se venger de son ancien banquier, mais un mandataire de justice. Il s'agit de Me Farthouat, ancien bâtonnier, nommé en mars par le tribunal de commerce de Paris pour défendre les intérêts des actionnaires minoritaires du holding Bernard Tapie Finances (BTF).

En effet, BTF, ancien propriétaire d'Adidas, a été repris par le Crédit Lyonnais contre l'annulation d'une partie de sa créance (500 millions), puis transféré au CDR, l'organisme public chargé de liquider les actifs de la banque. Pour mieux rompre avec le passé, BTF a été rebaptisé Compagnie européenne de distribution et de pesage (CEDP), puisque son principal actif est le fabricant de balances Testut. Mais si Tapie a disparu du jeu, la polémique sur la plus-value tirée par le Lyonnais de la vente d'Adidas perdure.

La banque maître à bord de BTF, on ne l'imaginait pas porter plainte contre elle-même. Mais c'était sans compter sur les petits porteurs de BTF qui ont obtenu qu'un «mandataire ad hoc» puisse le faire. Me Farthouat vient de s'exécuter au-delà de leurs espérances.

«Accords occultes.» Son assignation reprend plusieurs griefs déjà formulés par Tapie lui-même ou ses liquidateurs. Le Lyonnais aurait notamment «violé» le mandat de vente d'Adidas que lui avait donné BTF, au prix convenu de 2 milliards de f