Au fil des négociations, les 35 heures riment avec crispations et
grève. Hier, la CGT a mobilisé ses troupes dans le secteur du sucre, protestant contre un accord de branche signé en août (lire ci-contre). Un succès selon Freddy Huck, secrétaire de la fédération CGT de l'agro-alimentaire, qui décompte une trentaine d'établissement touchés par des arrêts de travail sur la cinquantaine de sites que compte la branche, en ce moment en pleine activité. «Une action symbolique», répond Gilbert Capp, son homologue de la CFDT et signataire de l'accord.
Aujourd'hui, la CGT appelle les 12 000 salariés d'Elf Atochem à arrêter le travail. Selon la centrale syndicale, la direction de l'entreprise ne «négocie pas sérieusement». Une critique reprise par les autres syndicats, même s'ils ne veulent pas aller jusqu'à la grève pour l'instant. «Nous préférons unir nos forces sur l'ensemble des entreprises chimiques françaises et préparer des actions communes pour la fin du mois», prévient la CFDT. Mais l'analyse de la situation reste la même: Elf Atochem ne va pas assez loin dans la réduction du temps de travail et les 120 nouveaux postes promis sont insuffisants.
L'arrêt de travail est également l'arme choisie dans la répartition pharmaceutique: les syndicats appellent les 14 000 salariés du secteur à faire grève aujourd'hui. D'une seule voix, ils dénoncent l'attitude du patronat qui refuse «d'aborder la réduction du temps de travail en tenant compte de ses objectifs essentiels: sans perte de rému