Difficile de ne pas faire le rapprochement. En juillet, les Bourses
de Londres et de Francfort annoncent leur mariage. Ecartée, la Bourse de Paris jure, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendra plus. Faussement bonnes filles, les Bourses anglaise et allemande la consolent en lui proposant de se joindre, plus tard, à leur projet. Aujourd'hui, scénario identique: les constructeurs anglais BAe et allemand Dasa préparent la noce, et Aérospatiale jure, mais un peu tard, etc. Là encore, les deux fiancés se proposent poliment de servir de «parapluie» au groupe français. C'est la seconde fois que la France se retrouve gros-Jean comme devant, sur des sujets lourds d'enjeux mais totalement différents. Et c'est la seconde fois que les Anglais s'en sortent superbement: alors qu'ils ont refusé d'entrer dans l'euro, leur City en tirera les bénéfices; alors qu'ils n'ont jamais (jusqu'au mois dernier") acheté d'Airbus, ils sont en passe de contrôler le consortium européen! Certains y verront la naissance d'un nouvel axe économique anglo-allemand, et, pour appuyer leur thèse, insisteront sur les clins d'oeil de Gerhard Schröder, le nouveau chancelier allemand, au gouvernement Blair. La vérité est probablement plus simple: dans les deux cas, la France a été incapable d'avancer. Les gouvernements successifs n'ont jamais saisi l'importance de l'enjeu de la «Bourse européenne» et ils ont trop longtemps hésité à privatiser Aérospatiale, tout en sachant qu'aucune alliance européenne ne serait possibl