Le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Wim Duisenberg,
devait hier soir convaincre les marchés que malgré le changement de pouvoir en Allemagne, rien ne changerait en matière de politique monétaire. Jusque-là, le chancelier Kohl était implicitement considéré comme le garant de la discipline économique en Europe. Avec l'arrivée de l'inconnu Schröder aux commandes de l'Allemagne, et les appels de son ministre des Finances Oskar Lafontaine à une baisse immédiate de taux d'intérêt, c'est la Banque centrale européenne qui risque d'hériter de ce rôle. Hier, à l'issue du conseil des gouverneurs, Wim Duisenberg devait se montrer inflexible. Il a donc jugé «inappropriées» les récents appels à une baisse des taux. Une telle diminution n'est pas utile pour faire remonter le dollar, puisque son niveau «n'est pas une cause d'inquiétude», a-t-il déclaré. Elle n'est pas non plus rendue nécessaire par d'hypothétiques symptômes déflationnistes: si la croissance devait se poursuivre sur «un rythme quelque peu ralenti en 1999», il n'y a «aucun signe de pénurie de crédits en Europe».
Par ailleurs, la BCE s'est enfin mise d'accord hier sur la façon dont elle conduira la politique monétaire. Elle s'appuiera à la fois sur le suivi d'un instrument de mesure de la masse monétaire (dont la définition précise ne sera connue en décembre) et sur une prévision de l'évolution des prix. Le conseil des gouverneurs définit la stabilité des prix comme «une croissance annuelle de l'indice harmonisé de