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Libération

Le Japon se saigne pour ses banques. Le gouvernement prévoit 1 850 milliards de francs pour assainir le secteur.

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publié le 14 octobre 1998 à 13h59

Tokyo de notre correspondante

Après des mois de disputes et de négociations avec l'opposition, le gouvernement japonais a réussi hier à boucler le dernier volet de son plan d'assainissement du système bancaire, lequel prévoit la création d'un fonds massif de recapitalisation des banques de 43 000 milliards de yens, soit 1 850 milliards de francs. L'effort est colossal: plus de 8% du produit intérieur brut. Une enveloppe qui viendra s'ajouter aux 17 000 milliards déjà débloqués il y a quelques mois. Car entretemps, la crise économique s'est aggravée. De plus en plus d'entreprises font faillite, étranglées par leurs banques qui réduisent les prêts. Le gouvernement de Keizo Obuchi espère que ces dernières assainiront leurs comptes mais surtout prêteront davantage.

Sur cette somme, 25 000 milliards de yens serviront à recapitaliser les établissements fragilisés par la crise mais encore viables. Ceux dont le ratio de solvabilité est supérieur ou égal à 8%, la norme mondiale (1), pourront aussi recevoir des fonds publics s'ils acceptent, par exemple, de participer à une opération de restructuration bancaire. Les 18 000 milliards restants iront aux banques en déconfiture. Ils serviront, par exemple, à financer la nationalisation temporaire des établissements en faillite comme la banque de crédit à long terme LTCB, ou à solder le passif laissé par les établissements condamnés à la liquidation. Un organisme-poubelle financé sur ces mêmes fonds reprendra les actifs douteux de ces banqu