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Libération

Une idée qui fait sourire Schröder""Il s'oppose à un emprunt européen pour la relance.

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publié le 14 octobre 1998 à 13h58

Berlin, de notre correspondante.

Interrogé lundi soir sur ce qu'il pensait de l'idée de Lionel Jospin d'emprunt européen, le futur chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder a vite dégagé en touche: «Nous en discuterons amicalement avec lui», a-t-il répondu dans un sourire, avant de passer très vite à la question suivante. Ce laconisme extrême en dit long sur la méfiance avec laquelle le nouveau gouvernement allemand réagit à l'idée d'«emprunt». «Un emprunt ferait tout de suite dire en Allemagne que le SPD retombe dans sa vieille politique», explique un conseiller du parti. «Nous avons toujours été contre un endettement de la Commission européenne», rappelle un autre expert social-démocrate de la politique européenne.

La PAC en question. Pour autant, la nouvelle équipe qui arrive au pouvoir en Allemagne a annoncé sa volonté de participer à une politique européenne de l'emploi, dont l'un des instruments pourrait être de grands travaux. Le sujet a été longuement débattu entre le PS et le SPD. Le problème est que le parti social-démocrate allemand est lui-même très divisé entre une aile farouchement hostile à toute nouvelle dépense publique, incarnée par Gerhard Schröder, et une aile convaincue de la nécessité d'une relance européenne, incarnée par Oskar Lafontaine. «Un processus de réflexion s'est engagé au SPD sur le bien-fondé de consacrer 60% du budget européen à la politique agricole commune (PAC), qui ne crée pas d'emplois, explique un conseiller. Ne faudrait-il