Menu
Libération

Air France: l'accord isole les pilotes.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 octobre 1998 à 14h07

«C'est après la foire qu'on compte les bouses», philosophait il y a

quelques semaines Christian Paris, le porte-parole du SNPL. Aujourd'hui, son syndicat (majoritaire chez les pilotes) est arrivé au terme de sa négociation avec la direction. Et le projet d'accord présenté hier par le PDG, Jean-Cyril Spinetta, sonne l'heure des comptes. Mais pas la fin de la «foire».

Exclus des négociations, les autres syndicats d'Air France (navigants ou des personnels au sol) ne décolèrent pas devant ce qui établit une «cogestion de fait» entre la direction et les pilotes. «Tout se passe comme si certains salariés étaient plus égaux que d'autres», tempête la CGT. Un comité d'entreprise avait lieu hier au cours duquel plusieurs syndicats se sont inquiétés du concept de «gouvernement d'entreprise» mis en avant par la direction. «La compagnie et le SNPL décident de changer la composition du conseil d'administration en octroyant un siège supplémentaire aux pilotes, au bénéfice d'une négociation à laquelle personne n'a participé», s'insurge la CFDT. La veille, Spinetta avait assuré qu'Air France entrait dans «une nouvelle ère». Etait visée la reconnaissance par les pilotes d'une convergence de leurs coûts avec ceux de la concurrence européenne, l'échange salaire-actions pour les pilotes et la possibilité, pour tout le personnel, de posséder à terme 12% du capital de la compagnie.

Mais c'est surtout la clause du projet d'accord prévoyant «une procédure de recherche d'accord d'au moins trois mois» av