Adieu l'AMI" Sur une question de Robert Hue à l'Assemblée nationale,
le Premier ministre Lionel Jospin a annoncé que la France «ne reprendrait pas les négociations dans le cadre de l'OCDE» sur le projet d'accord multilatéral sur l'investissement. Celles-ci, interrompues en avril à la suite des cris d'alarme de nombreuses associations, devaient reprendre mardi. L'OCDE, club des 29 pays les plus riches de la planète, a indiqué hier que la réunion se tiendrait comme prévu, que les Français soient là où pas. Mais il s'agira probablement de la dernière du genre: sans la France, la discussion sur l'AMI n'a plus guère de sens.
Avec cette déclaration, Lionel Jospin ressoude habilement sa majorité: les Verts, les communistes et une grande partie des socialistes sont extrêmement hostiles à l'AMI, qu'ils considèrent comme une machine de guerre des multinationales contre les Etats. Le projet d'AMI interdit en effet dans des termes très flous toute décision publique qui léserait les investisseurs étrangers.
Libéralisme par cliquets. Avant de se décider, Lionel Jospin avait confié en mai dernier à la députée européenne Catherine Lalumière et à l'ancien directeur des relations économiques extérieures Jean-Pierre Landau une étude sur le sujet. Remis lundi, leur rapport va bien au-delà des quatre réserves qu'avait initialement posées le gouvernement français (1). Il remet en cause l'architecture même de l'AMI: «C'est une série de dispositions qui, additionnées les unes aux autres, aboutissent à