La CFE-CGC se livre aujourd'hui à son examen de conscience au cours
d'«assises de la modernité». Et se prépare dans la foulée à modifier ses statuts au cours d'une assemblée générale extraordinaire. Les adhérents de la centrale de Marc Vilbenoît tentent de se rassurer, comme Michel Lamy, cadre au Crédit foncier depuis plus de vingt-quatre ans. Il a récemment contraint le ministère de l'Economie et des Finances à revenir sur son projet de céder le Crédit foncier à une filiale de General Motors et à un financier texan. «C'est bien la preuve que nous existons encore et que nous incarnons un syndicalisme efficace.» Néanmoins, la CFE-CGC, jusqu'à présent réservée exclusivement à l'encadrement, va modifier ses statuts pour permettre l'adhésion d'autres catégories de salariés. Une véritable petite révolution et une manière de reconnaître que le syndicalisme catégoriel, qu'elle a longtemps incarné, a vécu. «Nous avons d'abord été touchés par le chômage comme les autres catégories, ensuite ce sont les rémunérations qui ont diminué, et puis, on était cadres parce qu'on cotisait à l'Agirc, explique le président d'une des plus importantes fédérations de la CGC, or, la plupart du temps, les jeunes diplômés ou les techniciens supérieurs sont embauchés en dehors du statut cadre. Quand il sont recrutés comme cadres, leur salaire est au niveau du plafond de la Sécu dans le meilleur des cas. Or, on ne cotise à l'Agirc que si l'on dépasse ce plafond.» Du coup, les recettes du régime de retrai