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Air france: du temps pour éviter les grèves. Direction et pilotes s'imposent 3 mois de délai avant tout conflit .

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publié le 16 octobre 1998 à 11h49

Peut-on empêcher les grèves surprises? Les patrons des grandes

entreprises de transport vont sans doute éplucher de près le texte du projet d'accord entre la direction d'Air France et le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes. Qualifié d'«historique» par son président, Jean-Cyril Spinetta, de «formidablement novateur» par Raymond Soubie, président d'Altedia et expert en relations sociales, le texte contient en effet (article 5-3, alinéa 3 du chapitre V) un dispositif, original en France, de prévention des conflits: «Tout différend qui pourrait aboutir à l'ouverture d'un conflit social devra préalablement être soumis aux parties concernées, qui devront élaborer une procédure de recherche d'accord.» Le texte poursuit: «A l'issue d'un délai de trois mois, les parties valideront l'accord proposé ou constateront l'échec, renvoyant ainsi le différend aux procédures légales habituelles.» En l'occurrence, pour Air France, à un préavis de cinq jours préalable au déclenchement d'une grève.

Syndicats hostiles. L'enjeu est à la hauteur des réactions syndicales, négatives pour la plupart: «C'est la mise en cause du droit de grève inscrit dans la Constitution, au travers d'un accord signé avec une seule organisation syndicale!», s'indigne Jean-Pierre Hernio, secrétaire général adjoint de la CGT d'Air France, pour qui «la direction utilise déjà les cinq jours pour préparer sa riposte. Donc, trois mois de préavis, c'est une folie!». Surtout, la CGT déplore qu'«aujourd'hui, très souvent,